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Aye-Aye
Dictionnaire pittoresque d'histoire naturelle et des phénomènes de la nature, vol. 1, 1838
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[Aye-Aye: Picturesque dictionary of natural history and natural phenomena, vol. 1, 1838]
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Paris, Au Bureau de Souscription (1838).
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An antique steel engraved print with original hand colouring, depicting an aye-aye on a tree trunk.
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Text Accompanying the Plate in the Original Work (French)
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Aye-aye, Cheiromys. (mamm.) Parmi les nombreuses espèces que le célèbre voyageur Sonnerat a rapportées de ses voyages, les Ayes-Ayes, à cause de leur singulière conformation, fixèrent plus particulièrement l'attention des zoologistes. Les Ayes-Ayes forment un de ces groupes qui, sans appartenir proprement à une famille, semblent intermédiaires entre plusieurs; placés d'abord dans l'ordre des Rongeurs, et comme espèce du genre Écureuil, et comme genre particulier, sous les noms divers de Cheiromys et Daubentonia, ils ont été rapprochés ensuite des Quadrumanes, avec lesquels ils offrent en effet le plus de ressemblances, et forment aujourd'hui, dans la famille des Quadrumanes lémuriens, le genre Cheiromys, voisin des Tarsiers et des Galagos.
Les caractères de ce genre sont, savoir: cinq doigts à chaque extrémité, le doigt médian des antérieures très-long et très-grêle; un pouce opposable aux membres postérieurs; une queue très-longue et deux mamelles inguinales; quant aux dents, en voici la formule: 18, 4/3 4/3 mol., 2/2 incis., c'est-à -dire 18 dents ainsi réparties: quatre molaires à la mâchoire supérieure, trois à l'inférieure, et deux incisives à chaque mâchoire; M. Geoffroy considère celles-ci comme de véritables canines, qui, à cause de l'absence des vraies incisives, se sont rapprochées et dirigées en avant.
On ne connaît qu'une seule espèce dans le genre Cheiromys, c'est I'Aye-Aye madécasse, Ch. madagascariensis. Cet animal n'est pas moins remarquable par la disposition de ses dents, que par celle de ses autres organes. Ses pieds de derrière, à cause de leur pouce opposable, constituent une véritable main, analogue à celle de l'homme et des singes; ce pouce est très-court et garni d'un ongle plat. Les doigts sont allongés et égaux en grosseur. Les membres antérieurs ont leur pouce médiocre et libre, mais non opposable, de telle sorte qu'on leur donnerait à tort le nom de mains; les autres doigts sont très-allongés, surtout le médian, qui est exclusivement grêle; l'index est entièrement nu. La queue est aussi longue que le corps, et garnie de poils grands, durs et cassans, rangés de telle façon qu'elle paraît aplatie. La tête est de grandeur médiocre, et assez semblable à celle des écureuils, mais un peu moins allongée et plus arrondie; le museau qui la termine est court et peu pointu, les narines sont ouvertes en dessous. La lèvre supérieure, dirigée en bas, dépasse l'inférieure, qui est très-courte; les yeux sont roussâtres, saillans, et fixes comme ceux des hibous; aussi ne voient-ils le jour qu'avec peine.
Cet animal est paresseux et sans défense; il vit sous terre et se nourrit de vers, qu'il retire des trous des arbres au moyen des longs doigts de ses membres antérieurs.
Sonnerat rapporte qu'il a nourri deux jeunes Ayes-Ayes, mâle et femelle; ils n'ont vécu que deux mois. « Je les nourrissais, dit-il (Voyage aux Indes, t. II, pag. 188), de riz cuit, et ils se servaient, pour le manger, des doigts grêles des pieds de devant, comme les Chinois se servent de leurs baguettes. Ils étaient toujours assoupis, se couchant la tête placée entre leurs jambes de devant; ce n'était qu'en les secouant plusieurs fois qu'on parvenait à les faire remuer. »
L'Aye-Aye a été rapporté de la côte occidentale de Madagascar; le nom qu'il porte est le cri d'étonnement des habitans [sic] de l'île, lorsqu'ils virent cet animal. Il y est très-rare, et les peuplades de la côte occidentale assurèrent à Sonnerat, qui le leur fit connaître, ainsi qu'à l'Europe, que jamais ils ne l'avaient vu dans leur pays. On ne possède en Europe qu'un seul individu de cette espèce; il est conservé comme un objet des plus curieux dans la riche collection du Muséum de Paris.
Les figures qui en ont été données sont toutes plus ou moins faibles; celle du Voyage de Sonnerat et celle de l'Encyclopédie sont inexactes. Une autre, assez médiocre encore, existe dans le numéro 28e de la Décade philosophique. Celle qui a été peinte par Maréchal, et que l'on peut voir parmi les beaux vélins du Muséum, est sans contredit la meilleure; on en trouvera une copie à la planche 36, fig. 1, de ce Dictionnaire. (Gervais.)
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Text Accompanying the Plate in the Original Work (English translation)
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Aye-aye, Cheiromys. (mamm.) Among the many species that the famous traveller Sonnerat brought back from his voyages, the aye-ayes most especially drew the attention of zoologists, because of their unique make-up. The aye-ayes form one of those groups that, without truly belonging to one family, seem to be intermediate between several; placed first of all in the rodent order, and then as a species of the squirrel genus, then as a distinct genus, under various names from Cheiromys to Daubentonia, they were then moved nearer to the quadrumanes, with which they have most likeness indeed, and form today – in the lemurian quadrumane family – the genus Cheiromys, cousin of the tarsiers and galagos.
The characteristics of this genus are namely: five digits on each extremity, the middle finger of the front limbs very long and thin; an opposable toe on the back limbs; a very long tail and two inguinal teats; as for the teeth, they follow this formula: 18, 4/3 4/3 mol., 2/2 incis., in other words 18 teeth as follows: four molars in the upper jaw, three in the lower, and two incisors in each jaw; Mr. Geoffroy considers these to be proper canines, which, owing to the absence of true incisors, have become closer together and forward-pointing.
Only one species is known in the genus Cheiromys, the Malagasy Aye-Aye, Ch. madagascariensis. This animal is no less remarkable for the arrangement of its teeth, than for that of its other organs. Its hind feet, because of their opposable toe, constitute a veritable hand, similar to that of humans and monkeys; the big toe is very short and furnished with a flat nail. The other toes are elongated and equal in size. The forelimbs have a thumb that is modest and free, but not opposable, in such a way that we are wrong to call them hands; the other fingers are much elongated, especially the middle one, which alone is skeletal; the forefinger is completely bare. The tail is as long as the body, and covered in big hairs that are hard and brittle, arranged in such a way that it appears flattened. The head is of modest size, and rather similar to that of squirrels, but a bit less elongated and more rounded; the muzzle at its end is short and slightly pointed, the nostrils are open below. The upper lip, pointed downwards, overlaps the lower, which is very short; the eyes are reddish-brown, prominent, and fixed like those of owls; so they see only with difficulty during the day.
This animal is lazy and defenceless; it lives underground and eats worms, which it draws out of holes in trees with the long fingers on its forelegs.
Sonnerat reports that he fed two young aye-ayes, male and female; they had lived for two months. "I was feeding them," he said (Voyage aux Indes, vol. II, p. 188), "on cooked rice, and they used to feed themselves using the slender fingers of their front feet like the Chinese use their chopsticks. They were always dozing, lying down with their head placed between their front legs; it was only by shaking several times that we managed to rouse them."
The aye-aye has been reported from the west coast of Madagascar; the name they bear is the cry of astonishment of the inhabitants of the island when they saw this animal. It is very rare, and the people of the west coast assured Sonnerat, who brought it to their attention as well as to Europe, that they had never seen it in their land. We do have in Europe a single individual of this species; it is kept as one of the most curious objects in the rich collection of the Museum of Paris.
The drawings that have been produced are poor to a greater or lesser extent; those from the voyage of Sonnerat and the encyclopedia are inaccurate. Another, also rather mediocre, exists in issue 28 of the Décade Philosophique. One that was painted by Maréchal, and which can be seen amongst the beautiful vellums of the museum, is unquestionably the best; you can find a copy on plate 36 figure 1 of this dictionary. (Gervais.)
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